Avec notre guide Richard Bergen,
membre du PCDN, nous avons visité, ce samedi 10 mars, Champalle, réserve naturelle domaniale depuis 1969 et
faisant partie de la commune d’Yvoir.
Une promenade qui nous a permis de constater
l’éveil de la nature de son état de dormance : le printemps arrive à
petits pas.
Les oiseaux, eux, chantent à
tue-tête : ils sont bien réveillés, certains défendent toujours leur
territoire, d’autres cherchent ou se battent pour la conquête de leur dulcinée.
Le Pinson des arbres nous a accueillis
par son chant mélodieux au lieu de rendez-vous des amoureux de la nature et
différentes espèces de Mésanges (bleues, charbonnières) l’ont accompagné de
leur refrain connu de tous. Les Mésanges bleues ont fait une démonstration de
leur agilité en se disputant dans les airs. Pendant un court instant, le Troglodyte
mignon a déployé avec vigueur sa cascade de notes.
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Cornouiller mâle |
Les bourgeons du Charme commencent à
s’ouvrir : c’est le débourrement. Les premières fleurs jaunes du Cornouiller
mâle colorent déjà les buissons et le Noisetier pourvu de fleurs mâles depuis
novembre, laisse partir au fil du vent le pollen sur les mini fleurs femelles
colorées de rouge qui viennent d’éclore.
L’Arum tacheté montre ses premières
feuilles avant de dévoiler ses fleurs, beau piège à insectes qui doivent descendre
dans sa corolle pour y prendre le nectar : ils reste « coincés »
par des « cils » qui l’empêchent de sortir, le temps qu’ils soient bien
imprégnés de nectar ; les « cils ou petits poils » de la fleur les
laissent alors s’échapper afin qu’ils partent dans une autre fleur d’arum pour la
polliniser : un bel échange que cette pollinisation croisée !
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Hellébore fétide |
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Primevère officinale (Coucou) |
L’Hellébore fétide est en fleur et la
Primevère officinale commence à ouvrir sa corolle.
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Euphorbe des bois |
L’Euphorbe des bois se
manifeste elle-aussi.
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If |
Un if, qui n’est ni un conifère, ni un
résineux a pris racine et cela donne l’occasion de préciser que bien que
terriblement toxique, il est récolté par les laboratoires pour en extraire une
substance qui soigne certains cancers.
Un grand nombre de Hêtres, Chênes et Charmes
qui gardent leurs feuilles fanées pendant l’hiver sont appelés
« marcescents ».
Connaissez-vous la petite phrase qui aide à reconnaître
le hêtre du charme ? « Le
Charme d’Adam (à dents) est d’être (hêtre) à poil »
Poussant sur le tronc du charme, on
trouve parfois un amas de branchettes, appelé « broussin », cet amas
est probablement dû à une blessure.
Tout au long du chemin, nous avons pu
admirer des champignons polypores sur du bois mort ; tous de formes et
couleurs différentes ; un vrai casse-tête pour leur donner un nom.
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(Photo Marc Brevers) |
Cela mériterait une balade exclusive
pour des spécialistes de ce monde compliqué.
On en profite pour donner quelques
indications sur le bois qui est composé d’une substance complexe qui le
constitue : la lignine qui imprègne les cellules, les fibres, les
vaisseaux conducteurs et les rend imperméables, inextensibles et rigides. Quant
à la cellulose, autre composant du bois, elle est le constituant principal de
la paroi des cellules végétales.
Les fougères sont, elles aussi, très
nombreuses et complexes. Les polypodes (épiphyte= vit sur un végétal sans le
parasiter) prennent l’arbre et/ou la mousse comme support ; elles ont
ainsi une garantie d’humidité.
Après avoir admiré un Pin noir
d’Autriche cultivé autrefois pour consolider les galeries des mines, on en a
profité pour rappeler la différence d’écorce entre lui (écorce grise) et le Pin
sylvestre (écorce saumon) (détaillé dans la balade
précédente).
Nous arrivons sur le massif rocheux de
la pelouse calcaire caractérisée par une très fine couche de terre sur un
massif rocheux et exposée au sud. Ce qui permet à certaines plantes (et insectes)
de la Méditerranée de s’y adapter. Elles sont arrivées sur les pelouses calcaires, durant la période post-glaciaire,
parfois poussées par les vents remontant la vallée du Rhône.
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Géranium sanguin |
C’est ainsi qu’on peut y rencontrer l’Hélianthème
des Apennins, l’Hélianthème jaune, le Persil des montagnes, le Géranium sanguin,
le Thym serpolet.
D’autres plantes sont typiques de cet
endroit comme certaines orchidées qui sont encore invisibles et la Seslérie bleuâtre ,
une espèce de graminée.
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Seslérie bleuâtre |
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Autour d'une fourmilière recouverte de serpolet |
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Collier de corail |
On y rencontre aussi certains insectes
tel le Criquet (Œdipode) turquoise, ses œufs deviennent des mini-insectes qui
en 2 mois, après 4 ou 5 mues, deviennent adultes
et le Collier de corail, papillon
"Azuré" des pelouses calcaires qui vit en bonne harmonie avec certaines espèces de
fourmis.
En surplombant la vallée de la Meuse,
tous ont admiré la vue qui s’offrait : on pouvait voir l’église de
Bouvignes et les ruines de Crèvecœur, le Château de Senenne,
le village de
Anhée et la vallée de la Molignée, le château de Moulins.
Au loin, les clochers
de Maredret et Maredsous, le village de Warnant, le pont d’Anhée (ou
d’Yvoir ? 😊), etc…
Notre guide nous a aussi recommandé de
lire un ouvrage si on aime « comprendre » les arbres : il s’agit
de « La vie secrète des arbres » de Peter Wohlleben.
Une matinée bien agréable sans la
pluie annoncée…Nous remercions notre guide pour le partage de son savoir.
Une balade similaire se déroulait le
lendemain et la température clémente des derniers jours confirmait l’arrivée évidente
du Printemps. (fleurs de Violettes, feuilles d’Orchidées,…)
D’autres photos de cette belle matinée
dans l’album ICI
1 commentaires:
Cétait une très belle balade, bien menée.
Beau reportage, merci.
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