Voici un
après-midi qui a permis de voir un nombre intéressant de plantes en fleur,
d’entendre certains oiseaux toujours actifs dans la défense de leur territoire,
d’admirer quelques insectes et de relier la topographie et la culture des
terres avec la géologie.
Le départ
était fixé sur le parking de l’église de Hun et assez rapidement, nous avons
quitté la route pour un joli sentier qui allait nous conduire au-dessus de la
vallée de la Meuse.
Voici un
petit résumé de ce que nous avons vu au cours de cette promenade.
Un érable
sycomore dont les fleurs en grappe se transforment déjà en fruit est planté au
bord de la route et sera comparé plus tard avec l’érable plane qui possède des
feuilles plus pointues ; de plus un « lait » coule lorsqu’on
coupe une feuille. Ce dernier ressemble le plus à l’érable du Canada.
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Grande chélidoine |
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Sur les
bords de route, la chélidoine, dont le suc jaune est employé pour éliminer
certaines verrues, étale ses fleurs jaunes et le séneçon jacobée nourrit les
chenilles de Tyria Jacobaeae - annelée jaune et noir- (le papillon adulte (=imago)
est appelé « goutte de sang » ou écaille du seneçon.
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Geranium dissectum |
Une occasion
de voir la différence entre le géranium herbe à robert et une autre forme de
géranium sauvage à feuilles et à pétales découpés : le géranium dissectum.
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Rue des murailles |
La rue des
murailles, est bien visible accrochée au mur, la véronique à très petites fleurs
(= véronique des champs) grandit non loin de la véronique petit chêne très
commune aussi.
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Angélique |
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Véronique petit-chêne |
L’angélique,
une ombellifère encore en bouton, dresse sa longue tige un peu rougeâtre ;
le laiteron laisse couler un « suc blanc » quand on coupe une
feuille. L’alliaire qu’on reconnaît quand on froisse ses feuilles (odeur d’ail)
et qu’il ne faut pas confondre avec la lampsane commune qui lui ressemble mais
qui a 2 petites feuilles en plus autour de la plus grande.
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Stellaire holostée |
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Les jolies
stellaires communes, plus petites, se mélangent avec des stellaires
« échappées » des jardins.
De la
valériane pousse sur le toit d’une maison abandonnée, ses racines ont une odeur
d’urine de chat.
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Valériane |
Plusieurs
variétés de gaillet gratteron poussent sur les bords des chemins.
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Gaillet gratteron |
Puis on
s’attarde devant une série d’arbres et arbustes :
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Fleur de Sureau |
L’aubépine,
le sureau noir, dont la moëlle est blanche, (à ne pas confondre avec le sureau
à grappes dont la moëlle est noire) et un érable champêtre d’une taille
remarquable puis un vieux noyer dont le tronc est irrégulier se succèdent sur
notre chemin.
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Vieux noyer |
Un petit rappel pour la différence entre un sapin et un
épicéa : le cône de l’épicéa pend ; celui du sapin ne pend pas :
il reste dressé.
En passant
près des pruneliers : petit rappel des termes : une épine est le
prolongement de l’écorce ; le rosier possède des aiguillons (détachables)
et non des épines.
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Charme |
Quant au
charme, on a pu admirer ses fruits en grappes : des samares.
Puis, au
milieu du chemin empierré, une matricaire odorante ou fausse camomille puis la camomille
matricaire (vraie camomille) poussent là où il y a beaucoup d’azote (culture).
Plus loin, sur le côté, on aperçoit des petites pensées sauvages tricolores.
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Matricaire odorante |
Nous
longeons un champ de colza en fin de floraison.
En entrant
dans le bois, plusieurs arbres morts, certains toujours sur pieds, servent de
nids à certains oiseaux (pics, sittelles…) et d’autres, déjà au sol, font vivre
des insectes, eux-mêmes nourriture pour les oiseaux. Des champignons polypores
aident à la décomposition du bois mort. A remarquer le travail du Pic noir pour
trouver des insectes dans un tronc d’arbre mort.
Le sol est
parsemé de pierres, galets et poudingue : roche sédimentaire consolidée
qui prouve que l’endroit était sous eaux il y a des millions d’années.
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Poudingue |
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"Nid" à tourbe |
Petite
curiosité : certains arbres ont à leur base (photo) un trou qui se remplit
d’eau et d’humus ; au cours des années, le mélange se transforme en tourbe
que nos « anciens » récoltaient pour utiliser comme combustible.
Une touffe
de feuilles assez larges : c’est la luzule des bois et, à la lisière du
bois, rappel des 3 plantes grimpantes indigènes : le lierre, le
chèvrefeuille, la clématite des haies.
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Broussin sur Chêne |
En
retrouvant de la lumière, certains arbres forment des cercles de feuilles et
rameaux autour de leur tronc appelé balais de sorcière ou broussin.
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Groseiller à maquereaux |
Un
groseillier sauvage (à maquereaux) pousse à la lisière et, éloigné de tous les
autres, un orme de belle taille a échappé à la maladie (« la graphiose » :
attaque d’un champignon, transmis par le scolyte de l’orme, qui déforme les
grosses branches pour commencer et entraîne la mort de l’arbre). Les ormes qui
repoussent maintenant restent petits, en buissons.
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Feuilles d'Orme |
Pour reconnaître un orme
grâce à ses feuilles, il faut regarder la base des feuilles près du pétiole et
remarquer qu’elles sont dissymétriques. On peut dire que l’orme qui était
devant nous était remarquable vu sa rareté après l’hécatombe qu’a provoqué la
maladie.
La bardane
grandit, reconnaissable en regardant le dessous des feuilles, plus blanchâtres.
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Corbeaux freux et Choucas des tours |
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Héronnière |
Quelques
oiseaux ont bien chanté pendant notre balade et d’autres cherchaient de la
nourriture : le rougequeue noir, la Fauvette à tête noire, le merle, le
pinson, le rougegorge, le pic épeiche, le grimpereau des jardins, un groupe de
corvidés : mélange de freux et de choucas des tours (plus petits), la fauvette
grisette dans des taillis, le bruant jaune, le verdier d’Europe et son
grincement typique, et, le long de la Meuse, des bernaches du Canada
(invasives) des hérons dans les nids d’une héronnière, nids dans les arbres
occupés aussi par des cormorans.
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Hybride Oie cendrée et Bernache du canada |
On a pu
aussi constater qu’il y a maintenant des croisements entre des oies de chez
nous et des bernaches.
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Cicindèle champêtre |
Quelques
insectes ont aussi été remarqués : la cicindèle champêtre, coléoptère à
carapace verte et quelques points jaunes, grand chasseur qui, très rapide,
poursuit ses proies ; des punaises rouge et noir appelées « arlequin »
et une larve de coccinelle.
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Punaises arlequins |
Des coléoptères et punaises de différents espèces
ont été remarqués mais pas tous déterminés.
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Coquelicot |
La période
des coquelicots arrive et il y en a plusieurs espèces (Ex : « rhoas »
avec le cœur noir ; « argémone » dont les pétales ne se
chevauchent pas ; ce sont des fleurs « messicoles » que l’on
rencontre près des champs moissonnés.
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Bryone dioïque |
Silène,
euphorbe des champs, petite ciguë, anthrisque (ombellifère) sont des fleurs
rencontrées au bord des chemins tout comme la bryone dioïque, une plante
grimpante.
Le troène
vulgaire, l’érable champêtre, la viorne mancienne (ou lantane) sont des
arbustes qui poussent sur sol calcaire. Le buis que l’on rencontre aux mêmes
endroits aiment les sols thermophiles.
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Buis |
L’épiaire
des bois appelée aussi ortie puante est employée en cuisine car en l’écrasant
plus longtemps, une odeur de champignon s’en dégage.
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Epiaire des bois |
Des fleurs
très communes sont les différents « gaillet » : croisette,
gratteron (dont les fruits s’accrochent aux vêtements), et jaune : une de
leurs caractéristiques : les feuilles verticillées.
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Pimprenelle |
La
pimprenelle, les ancolies, le dompte-venin, le bugle rampant, la benoite
(jaune), différents carex (ou laîche), la potentille couvrent les bords du
chemin.
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Bugle rampant |
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Erable "stressé" |
Des feuilles
« stressées » repoussant au pied d’un érable qui a été coupé, sont
d’une trop grande taille : une façon de réagir pour mieux capter la
chlorophylle, sans doute.
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Consoude officinale |
La consoude
et l’égopode ou herbe aux goutteux poussent au bord d’un parc tandis qu’au bord
de la Meuse, nous pouvons encore remarquer le réséda, l’aulne et ses strobiles
de l’an passé, la scrofulaire avec une tige légèrement teintée de rouge, la
barbarée commune, la moutarde, une espèce d’œnanthe, la bourse à pasteur, la
bourrache échappée d’un jardin.
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Egopode herbe aux goutteux |
C’était une
très belle promenade qui nous a permis de découvrir une belle variété de nos
richesses botaniques et autres.
Merci à
notre guide-nature, Guy Denef, jamais avare d’explications.
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