La 3ème
édition de notre balade ornithologique a eu lieu ce lundi de Pâques, le 22
avril 2019.
Activité
organisée avec le PCDN et les CNB (Cercles des Naturalistes de Belgique)
section Namur, Les Sittelles.
Ce fut une
superbe balade à l’écoute de la nature et plus spécialement des oiseaux sous la
houlette de Guy Denef, notre guide ornitho, très pédagogique. Une vingtaine de
fervents amateurs et/ou connaisseurs étaient prêts à découvrir la région et ses
trésors.
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Itinéraire de la balade |
Le
« jour » commence plus tôt, en avril ; la durée de la clarté est
plus longue, la température est plus agréable : ce sont des signes qui
« éveillent les oiseaux, qui se mettent à chanter, à exercer leur voix
pour séduire les femelles. La pluie et le vent les empêchent souvent de
s’exprimer ; ils restent alors plus silencieux et attendent que la
dépression passe.
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Mésange charbonnière |
Déjà sur l’aire
du rassemblement, de nombreux oiseaux nous ont accueillis. La Mésange charbonnière
chantait à tue-tête : « plus vite, plus vite, plus vite »
alterné avec des « city 2, city 2 » aussi traduit par « ti-ti-tût » en
3 notes.
La
difficulté était de bien distinguer les cris des chants. Ces derniers ont
surtout lieu à la période de reproduction pour séduire une femelle, défendre un
territoire : en général, ce sont les mâles qui chantent…
Ouvrons une
petite parenthèse : les oiseaux qui sont parés de très jolies couleurs
comme le Bouvreuil pivoine ont un chant très « limité » et les
oiseaux de couleurs plus ternes possèdent souvent un chant très riche et
mélodieux. Mais il y a des exceptions à toutes les règles, on les apprendra au
fur et à mesure des découvertes, que ce soit aujourd’hui ou à d’autres
occasions.
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Héron cendré |
Certains
oiseaux comme les mésanges ont énormément de perte de ponte ; c’est la
raison pour laquelle elles pondent beaucoup d’œufs et ont plusieurs, 2 voire 3
couvaisons sur une saison. D’autres oiseaux ne pondent qu’un, 2, voire 3 œufs
et en prennent grand soin, alternant la surveillance et la nourriture aux
oisillons entre le mâle et la femelle.
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Canards en vol |
Pendant ces
explications, deux Hérons cendrés passent au-dessus de nos têtes, tout comme 3
Canards colvert et quelques corvidés : des Choucas des tours
reconnaissables à leur tête grise, (l’occasion de parler aussi des Corneilles
noires toujours par deux et très fidèles. (les Corbeaux freux par contre vivent
en groupe).
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Choucas des tours |
Des tourterelles turques chantent leur 3 notes : cette
Tourterelle turque provient des pays de l’Est et pas spécialement de Turquie.
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Pigeons ramiers |
Le
Pigeon ramier glisse 5 notes que l’on peut retenir par cette phrase un peu
saccadée : « l’a-mour – pour – tou-jours » C’est l’oiseau
que les chasseurs français attendent lors des migrations pour les tirer :
là-bas, ils les appellent « palombes »
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Pinson des arbres |
Puis le
Pinson des arbres nous a prouvé,, lui aussi, qu’il savait donner de la voix,
reconnaissable à son « ritchi-tchi-tchi non-di-dju »
Que
ferions-nous pour reconnaître ces chants d’oiseaux sans ces onomatopées, pour
les distinguer quand on est sur le terrain et les retenir par la suite ?
Reconnaître
aussi les caractéristiques différentes que sont le rythme, le chant, la
mélodie, le cri, est un atout pour retenir les chants.
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Rossignol philomèle |
Le temps de
commencer notre balade et le Rossignol philomèle nous a donné ses plus belles
sérénades, la diversité de son chant est inouïe : un orchestre à lui tout
seul…mais en avançant, nous nous sommes rendu compte qu’ils étaient nombreux sur
ce territoire de buissons massifs, très touffus, leur biotope idéal. La femelle
arrive sur le territoire un peu plus tard et lorsque le mâle a enfin trouvé sa
dulcinée : il se tait !
Quelques
maisons, des jardins, des arbustes et voici le piaillement des Moineaux
domestiques qui, bien qu’aimant la vie en colonies, chahutent et se disputent
souvent. Plus loin, nous apercevons une Buse variable et deux Geais des chênes.
Nous
avançons et rejoignons un sentier au milieu de buissons poussant au travers de
cailloux d’anciennes carrières et là, c’est le Troglodyte mignon qui nous accueille
de son chant puissant : quand on connait la taille de cet oiseau, on se
demande comment cela est possible : un chant assez aigu entrecoupé de
trilles. Il aime aussi nicher dans le couvert du lierre grimpant.
Le passage
rapide d’une Chouette hulotte fut remarqué par certains d’entre nous : un
bel hasard car cet oiseau est nocturne : l’a-t-on dérangé sans le
vouloir ?
Un peu plus
loin, un Pic vert crie ou plutôt « ricane », l’Hirondelle rustique (qui
s’appelait auparavant « de cheminée ») passe au-dessus de nous ;
la femelle choisit un mâle qui possède de très longs « filets » à la
queue. L’Hirondelle de fenêtre ne possède pas ces filets ; elle construit
son nid ressemblant à une coupe sous les corniches (ou les toits prolongés) des
maisons. Nous la verrons un peu plus
tard dans le village.
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Verdier d'Europe |
Le Verdier
d’Europe chante lui aussi : on dirait qu’il « grince », c’est un
de ces cris typiques ; nous l’apercevons au sol, dans un jardin.
Puis nous
entendons le Pouillot véloce avec son « tchif, tchaf » reconnu dans
plusieurs pays, plusieurs langues. Quant à son cri, il se traduit
par : « huit-huit ».
La Fauvette
à tête noire a développé ses plus jolies mélodies ; parfois elle lance des
cris d’alerte ressemblant à 2 cailloux ou 2 balles de pétanque que l’on cogne
l’une sur l’autre.
Son chant
est très « flûté », fort et court et arrête de façon nette.
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Mésange bleue |
La Fauvette
babillarde fait « ru-tu-tu-tu » et la Fauvette de jardin
babille : on l’entendra très nettement aussi.
La Mésange
bleue chante au milieu des autres et arrive à faire entendre ses strophes
rapides et répétées.
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Merles noirs |
Nous
apprécions aussi le chant du Merle noir très varié et sonore qui nous réveille
le matin très tôt et nous accompagne le soir.
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Grive draine |
La Grive
draine, perchée très haut dans un arbre, lance « une strophe » de ce
chant volé au merle et la répète. C’est à cette monotonie ou répétition un peu « tristounet »
qu’on peut deviner que c’est une grive et non un merle qui chante. On la verra
aussi bien dressée dans un champ.
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Rougegorge familier |
Le Rouge-gorge
familier nous lance sa cascade cristalline, ressemblant à un ruisseau qui coule
et plus loin, les Etourneaux sansonnet, de la paille dans le bec pour certains,
nous laisse deviner qu’ils préparent leur nid.
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Etourneau sansonnet |
On espérait
rencontrer le Rouge-queue noir en longeant le cimetière puisqu’il aime y
trouver des cavités dans certains monuments pas trop bien entretenus. On le
verra plus loin en repassant de l’autre côté du village, guidé par son chant
entrecoupé de « papier alu qu’on chiffonne ».
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Pigeon biset urbain et Bergeronnette grise |
La Bergeronnette
grise se pose au sommet d’un toit, puis volète d’un jardin à l’autre. Cette
dernière est un oiseau migrateur car essentiellement insectivore alors que la
Bergeronnette des ruisseaux, se nourrissant aussi de larves aquatiques, reste
chez nous en hiver.
Des Pigeons
biset (urbain) (pigeon domestique revenu à l’état sauvage) squattent les toits
des maisons autour de l’église.
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Accenteur mouchet |
L’Accenteur
mouchet chante très tôt dans la saison ; c’est aussi un insectivore mais
qui s’accommode d’autres mets comme des larves en hiver.
Son chant
peut se traduire par « si je suis ici, c’est que je suis assis » que
l’on retiendra après l’avoir entendu chanter sur le terrain afin de reconnaître
la chanson !
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Nid de Pies bavardes |
La Pie
femelle est très exigeante pour avoir un nid conforme ; en général, le
mâle doit en construire plusieurs avant qu’elle en accepte un : il doit
avoir « un toit ».
Près d’un
bois de sapin, on entend le Roitelet huppé qui vit chez nous toute l’année avec
son chant : « tout petit, tout petit je suis ».
(Le Roitelet
triple bandeau est un migrateur.)
On entend
aussi le Bouvreuil pivoine dont le chant est limité à une note : un « hût,
hût ».
Le guide
nous explique aussi qu’il existe des points d’écoute visités plusieurs fois
chaque saison, aux mêmes heures, par des ornithologues qualifiés qui restent
sur place, chrono en main, afin de faire des relevés servant aux statistiques
de Aves-Natagora. Cela a aussi permis la création d’un Atlas des oiseaux
nicheurs de Wallonie grâce à ce suivi des oiseaux de chez nous.
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Grimpereau des jardins |
Quant à la campagne
« devine qui vient dîner ? », c'est un relevé des fluctuations de
chaque espèce de chez nous qui aide à comprendre le pourquoi de la bonne santé
comme de la diminution de certaines espèces.
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Sittelle torchepot |
Le Grimpereau
des jardins, au bec pointu de l’oiseau insectivore, nous arrête et attire notre
attention par un « je monte au paradis » avec la note finale qui
monte. Cet oiseau grimpe le long des troncs pour trouver des insectes et
lorsqu’il arrive au sommet, s’envole pour retrouver le pied de l’arbre suivant
et il recommence, contrairement à la Sittelle torchepot qui grimpe puis
redescend la tête en bas car sa queue sert de 3ème point d’appui. Elle
crée des forges dans certaines écorces d’arbres pour y mettre des noisettes
afin de les casser. Son chant fait penser aux anciennes machines à écrire ou au
morse.
Un vol
rapide de mésanges à longue queue attire notre attention.
Plus loin,
dans des bosquets au bord de cultures, le Pouillot fitis lance son chant :
on dirait qu’il se dégonfle.
Puis, dans
le bois, un Autour des palombes en chasse, traverse le sentier devant nous à
toute vitesse.
Nous
arrivons de nouveau dans le centre du village où nous apercevons tous le 1er
Martinet noir de l’année ! Comme les hirondelles, ils sont en avance d’une
dizaine de jours !
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Grande Aigrette |
En
redescendant vers le RAVeL, nous pouvons nous rendre compte du travail de
fouilles d’un Pic noir dans l’écorce d’un arbre mort.
Puis un
Grande Aigrette, perchée au sommet d’un très vieux saule, s’est laissé
photographier par plusieurs d’entre nous.
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Grive musicienne |
La Grive
musicienne, grande imitatrice nous a donné un concert lorsque nous revenions
par le RAVeL.
Un petit
tour à l’étang, nous a permis de voir le Foulque macroule, des canards et le
Cygne tuberculé qui veillait sur sa femelle couvant non loin de nous.
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Cygne tuberculé |
A entendre
tous les participants, ce fut une très jolie balade ; le beau temps et les
oiseaux étaient bien au rendez-vous et les qualités pédagogiques de notre
guide, Guy Denef, nous ont aidés à reconnaître un peu plus de chant d’oiseaux.
Un grand merci à lui.
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