Guidée
par Guy Denef, (Les Sittelles, CNB section Namur)
Nous
étions une douzaine, dont 3 membres du PCDN, sous un ciel un peu gris mais sans
pluie.
Cette promenade « généraliste » nous a fait découvrir un parcours
fort intéressant et très varié aussi bien au point de vue géologique que
botanique et ornithologique.
Quelques
mots sur le sous-sol pour nous expliquer qu’en remontant à l’ère
quaternaire, les différentes couches, conséquences des mouvements de la terre
et des climats, expliquent la formation du paysage :
nous sommes sur une bande de terre, le Condroz, qui provient de la compression entre la Hesbaye et les Ardennes , ce
qui a créé les beaux reliefs de rochers le long de la Meuse. (les roches y
deviennent verticales).
Cela explique aussi les différentes couches qui
constituent nos jardins : le schiste, le calcaire et la très fine couche de
bonne terre, ce qui détermine aujourd’hui la qualité des sols et donc ce
qu’ils produisent : en découlent évidemment la flore et la faune qui y
vivent : tout est lié.
Quelques
explications furent données sur les chemins
empierrés dans les bois pour permettre aux charrois d'aller d'un village à
l'autre et dont on peut voir les deux parties de la route affaissées sous le
poids des roues. Ces chemins n'ont rien de voies romaines puisque celles-ci
sont le plus souvent situées sur les hauteurs et sans dénivelé.
En
botanique, bien que le printemps soit encore loin, certains bourgeons se
gonflent et attendent le bon moment pour s’ouvrir. Les minuscules fleurs
femelles des noisetiers montrent leur collerette rouge alors que les fleurs mâles
allongées (chatons) sont déjà prêtes depuis longtemps.
Notre
attention est attirée par les caractéristiques du peuplier tremble appelé ainsi
car la feuille du tremble, dont le pétiole (tige)
est très long et aplati, bouge davantage sous l'effet du vent que les
feuilles à tige ronde. L ’écorce de son tronc est parsemée de petits
losanges.
Le guide nous a parlé du fusain, bel arbuste qui, fin de
l'été, nous montre son joli chapeau d'évêque aux couleurs vives (rouge, orange)
et dont les branches donnent les fusains pour dessiner.
Nous avons aussi vu les fruits de l’aulne appelés « strobile ».
Nous
apprenons que le mélèze et le merisier sont 2 arbres de chez nous qui ont
un bois « rouge », que le douglas possède des cônes avec une forme de
langue de vipère et que ses aiguilles ont une odeur de citronnelle.
Timidement,
quelques oiseaux nous ont accueillis par des cris ou un début de chant.
(Certains doivent « s’exercer » avant de retrouver leur chant de
parade du printemps).
Une
cigogne blanche passe au-dessus de nous, cherchant une ascendance pour
continuer son voyage.
En
passant devant un énorme saule sur le RAVeL, nous constatons qu’il est squatté
par le gui.
Le
guide nous rappelle que la grive draine est le principal acteur de la
propagation du gui et en profite pour nous parler d’autres grives : La
grive litorne (de passage) que l’on voit souvent en compagnie des étourneaux,
la grive mauvis, (de passage) qui possède la couleur mauve sous ses ailes, la
grive musicienne qui enchante les bocages et peut avoir une série de chant
répété 2 à 3 fois.
Le
roitelet huppé, dans les épicéas, nous a fait une petite sérénade et le
rouge-gorge, très territorial, défendant son domaine a, lui aussi, chanté pour
affirmer sa présence.
C’est
ainsi qu’on a appris que la femelle du rouge-gorge (qui lui ressemble) cache le
rouge de sa poitrine sous son aile pour accéder au territoire du mâle, ne pas
en être chassée et pouvoir s’accoupler.
Les
mésanges bleues, charbonnières, nonnettes et boréales font des rondes pour
chercher de la nourriture et lancent probablement des cris inaudibles pour les
humains (ultra-sons) pour se donner des informations.
Une
sitelle fait du « morse » dans un arbre. (Tac tac tatac tac …)
La
mésange noire, surprise un jour non loin de son nid, donnera l’occasion au
promeneur de l’entendre toutes les matinées au même endroit. Son chant est plus
fluide que celui de la mésange charbonnière dont le chant est plus
« piquant, sec »
La
mésange boréale a un cri plus « grincheux ».
Quant
au grimpereau, son cri se retient par un moyen mnémotechnique : une phrase
dont voici le texte mais pas l’air : « Je monte au paradis »
Cette
promenade a ensuite traversé « les Auges », pelouse calcaire, avant
de retrouver la civilisation et de partager ses impressions autour d’un bon
verre dans un petit bistrot local.
Bref beaucoup d'informations qui touchent tous les domaines,
botanique, géologie, sociologie,.. et qui donnent envie de sortir de chez soi
pour s'enrichir de l'échange des connaissances de tous les participants de ces
promenades.
Nous
espérons tous et toutes nous revoir pour une autre balade nature car on y apprend
toujours quelque chose !
Texte : Fr. Dufaux et ACh. Marlier. Photos : ACh.et M. Marlier
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