Sosoye :
beau petit village au creux de la Molignée.
Un
merveilleux site avec la
« montagne », pelouse calcaire de Ranzinelle, qui possède un intérêt biologique d’une grande biodiversité.
Ce village
est situé à mi-chemin entre la source et le confluent de la Molignée . Il existe grâce à un vallon affluent (le Biert)
qui a « ouvert » une échancrure dans le versant pour donner un peu de
soleil aux habitations. Ce vallon a
entassé ses alluvions, ses cailloux en repoussant la Molignée au nord contre
les rochers, il a créé un contre-haut
pour protéger les habitats des crues et a permis de connecter le village au
plateau grâce à un chemin ainsi créé pour les chariots.
A l’occasion
des journées du patrimoine, nous avons pu comprendre que ce site est aussi un
héritage des sociétés paysannes d’autrefois.
(11ème siècle)
Grâce à deux
guides exceptionnels : Dimitri Belayew et Caroline Robinet, chacun
spécialisé dans un domaine différent (Géographie, Paysages expertises et
Histoire de l’Art et Archéologie), nous avons aussi découvert comment nos
ancêtres ont façonné leur espace de vie grâce à leurs connaissances et à leur
labeur incessant.
Pour les
deux journées des 7 et 8 septembre, plus d’une soixantaine de personnes ont pu
profiter des explications passionnées de nos deux guides.
Le village,
déjà mentionné en 1070 avec maisons en bois et toit de chaume, doit exploiter
les terres environnantes dans le seul but d’assurer sa subsistance ; c’est
ce qui a défini ses dimensions : le logis, les prairies humides que l’on
garde pour les foins en hiver, les espaces forestiers sur les versants, les
landes ou terres communes pour les troupeaux et le plateau avec les terres
cultivables.
Chaque
matin, le « herdier » (berger communal) rassemble le troupeau du
village, le conduit la journée sur les landes (terres communes) et le ramène le
soir dans les étables. Il redescend aussi avec des fagots de graminées et
fougères pour les litières. Le fumier sera transporté avec les chariots sur les
terres de cultures ; la moisson sera redescendue au village de la même
façon et battue dans l’aire de la grange au fur et à mesure des besoins.Les
grains seront stockés dans les greniers.
L’habitat
très petit est en moellons calcaires irréguliers, avec une étable et un fenil.
Il est serré par manque de place (étroitesse de la vallée encaissée).
Celui qu’on étudie résulte des 17è et 18ème siècle dès l’apparition
des maisons en moellons (les maisons en bois et toit de chaume ayant disparu)
Il n’y a
qu’une grange –la grange aux dîmes- (le
dixième de la récolte revient au pouvoir religieux), bâtie en 1646 par les
moines de l’abbaye de Brogne-St Gérard. La raison de cette construction n’est
pas encore très certaine.
L’Eglise fut
constituée en paroisse de Maredret-Sosoye en 1607.
Fin du 17ème,
début 18ème siècle, Sosoye est habité en majorité par des petits
agriculteurs qui hors période de moissons, sont des ouvriers carriers, de forges,
(grâce aux moulins et aux fourneaux) des charbonniers (exploitations des forêts
pour charbon de bois).
Fut abordé
aussi l’intérêt de la pelouse calcaire « Montagne de Sosoye » patrimoine naturel
exceptionnel :
Ce versant
sud est une lande avec une variété de
plantes herbacées: 4 à 5 espèces d'orchis ainsi que des espèces du sol
méditerranéen en faune (papillon flambé et autres insectes) et en flore :
espèces héliophiles (cherchant la lumière), espèces thermophiles (cherchant la
chaleur), graminées à feuilles étroites pour limiter l'évaporation, fleurs
blanches pour supporter la chaleur, fleurs colorées pour capter la chaleur…
Sur la
montagne, au 11è et 12ème siècle, la culture est vite abandonnée car le sol est
pauvre et peu fertile ; beaucoup d'espèces messicoles (coquelicots,
bleuets, graminées) sont restées dans le
sol et pour entretenir la biodiversité, il a fallu empêcher les arbres de s'y
installer car ils produisent de l'ombre, de la fraîcheur et de l'humus en perdant leurs feuilles, ce
qui les rend ennemis de la pelouse calcaire.
Aujourd'hui,
c’est ce que l'on reproduit pour empêcher la repousse des arbustes et
garder la pelouse en état grâce à une surveillance et une gestion aidée par les
chèvres et les moutons de races rustiques (« roux ardennais » et « mergelan »).
Les
participants, enthousiastes et heureusement surpris par tant d’informations sur
ce charmant village, se retrouvèrent en
fin de balade autour d’un bon verre, offert par la Commune, pour échanger leurs
impressions.
La remarquable
brochure distribuée à cette occasion est téléchargeable à l’adresse :
Vous
retrouverez quelques souvenirs photographiques dans le diaporama consacré à ces
deux journées. (colonne de gauche)
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