Après les
tempêtes et le refroidissement des jours précédents, entre trente-cinq et
quarante passionné(e)s d’ornithologie se sont retrouvés ce 1er mai sur
le parking près de l’escargotière de Warnant.
Accueilli
par Pierre Mossoux (Natagora Entre-Meuse-et-Lesse), Maggy et Bernard Fondaire, guides ornitho Aves-Namur, le
groupe a pu directement profiter du chant du Rossignol philomèle caché dans les
taillis longeant le RAVel.
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Rossignol philomèle |
Ce dernier ne
s’est pas ménagé et plusieurs de ses compères nous ont, plus tard, donné la
sérénade, surtout le long du RAVeL.
Nous avons
alors appris que le Rossignol philomèle, vedette du jour, chantait si bien et si
fort pour défendre son territoire (choisi pour la promesse de nourriture
abondante), pour avertir les autres mâles de sa présence et pour attirer la
femelle jusqu’au moment où il trouve enfin sa dulcinée…puis il se tait !
Un petit
crochet vers l’étang tout proche nous a fait entendre le chant de la Fauvette
grisette : des strophes rapides et courtes.
Vu le grand
nombre de participants, plusieurs groupes se sont formé
« naturellement » tout en profitant des explications de tous les
guides en allant de l’un à l’autre, l’un
de ceux-ci, Guy Denef, n’était pas avare de moyens mnémotechniques pour nous
aider à retenir les différents chants.
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Cygnes tuberculés |
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Foulque macroule |
De loin,
nous avons pu admirer dans les jumelles, un couple de Cygnes tuberculés, un
couple de Hérons cendrés passant au-dessus de nous, des Foulques macroules et
un Chevalier guignette reposant sur un petit îlot ; c’est un limicole,
reconnaissable au long bec, longues pattes et une « virgule » de
plumes blanches sur le côté avant. Il hoche l’arrière du corps quand il marche
surtout après « l’atterrissage ».
Pendant
qu’on regardait ce limicole, près de nous, un Pouillot fitis lancait un chant qui
se « dégonfle » progressivement… comme un ballon tandis que la
Fauvette à tête noire nous charmait de son chant fort et fluté. C’est un
migrateur insectivore.
Le Bouvreuil
pivoine était présent tout comme le Chardonneret élégant, le Pipit des arbres,
les Moineaux domestiques.
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Moineaux domestiques |
Le chant
très simple du Pouillot véloce « tchif tchaf », se mélangeait aux
autres mélodies.
L’Accenteur
mouchet, approximativement de la taille d’un Moineau domestique, mais avec du
gris sur le dessus de la tête, était perché sur une branche. Son chant est
composé de phrases sonores et aiguës assez uniforme. (« Si je suis ici
c’est que je suis assis! »)
L’itinéraire
nous a conduit en surplomb d’une prairie humide où un couple de Bernaches du
Canada (espèce invasive), herbivores, "paissaient" tranquillement.
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Pinson des arbres |
Le cri du Pinson
des arbres, appelé cri de pluie, comme un grincement se fit entendre près du
groupe.
Puis le
Troglodyte mignon, caché dans la haie, a déployé de toutes ses forces son chant
coupé par un trille.
La Mésange charbonnière,
habituée de nos jardins, nous a suivi de son ti-tou, ti-tou , ti-ti-tou, aussi
transformé par l’oreille humaine en « plus vite, plus vite » !
Le Verdier d’Europe
qui a un chant semblable au Canari s’est contenté de faire entendre son long
grincement.
Un vol du
Choucas des tours passant au-dessus du cimetière de Warnant a été vu par le
groupe tout comme une Bergeronnette grise dans un pré. Le Rougequeue noir,
perché sur le faîte du toit d’une maison, nous a fait entendre son chant
ponctué du bruit « de papier alu chiffonné »
Le Rougequeue
à front blanc paradant a aussi été entendu.
Près du
monument de Warnant, des Etourneaux sansonnet préparaient un nid dans le creux
du mur d’une maison, des Pies bavardes « jacassaient » dans un arbre et
les Hirondelles rustiques cherchaient des insectes.
Dans le
sentier qui rejoignait le RAVeL, le Pinson des arbres marquait son territoire
par son chant « riquiqui nom di dju », les Mésanges à longues queues
émettaient un chant comme un « bisou mouillé » et le Rougegorge
familier développait sa « cascade cristalline », comme un ruisseau
qui coule, une succession de notes rapides.
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Cincle plongeur |
Pour le
bonheur de tous les passionnés d’oiseaux, en plus du chant du Rossignol
philomèle, nous avons pu admirer le travail du Cincle plongeur dans la
Molignée : ce petit crochet, sur le RAVeL en a ravi beaucoup !
Le retour
par le RAVel nous a permis d’entendre la Grive draine dont le chant
« ressemble » à un morceau de chant du Merle noir mais plus
mélancolique et son cri est « drrrrr ».
Puis le
Coucou gris au loin, nous a rappelé que, selon la légende, à son premier chant,
il fallait avoir une pièce de monnaie dans sa poche…pour être riche toute
l’année ! Il se fait si rare maintenant ; il serait vraiment en
régression : il est à protéger ou à surveiller.
Après ses
jolis chants mélodieux, c’est le cri d’alarme de la Fauvette à tête noire que
l’on entend : comme des cailloux que l’on cogne l’un contre l’autre.
On approche
bientôt du point de départ et au-dessus de l’étang, les Hirondelles de fenêtre
et quelques Martinets noirs chassaient les insectes : le moment de
rappeler que les Hirondelles, toutes espèces confondues, ont besoin d’être
protégées tout comme leurs lieux d’habitats et
biotopes qui leur permettent de trouver de la nourriture.
Nous
terminons de nouveau par le chant généreux du Rossignol philomèle et ses
nombreux cris : c’est à perdre son latin pour ceux qui souhaitent
apprendre à mieux connaître la variété de ses moyens d’expression.
Voilà un
résumé d’une superbe balade ornithologique, organisée par Natagora
Entre-Meuse-et-Lesse.
Nous
remercions tous les experts qui nous ont guidés, entourés et expliqués les
chants, cris, mœurs des oiseaux présents durant ce matin frais mais sec.
Le pinson s’est trompé : son cri de pluie
…n’a pas été entendu par les quelques petits nuages…
A bientôt
pour d’autres balades instructives.
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