sur le thème
« Que font les oiseaux en hiver ? » ce dimanche 21 janvier 2018
Avec Guy
Denef (guide nature CNB et Natagora)
Au départ de
la gare de Lustin, une quinzaine d’amoureux de la nature ont rejoint un sentier
le long de la Meuse et l’ont suivi jusqu’aux rochers de Frênes.
Le Peuplier
avec ses racines « traçantes » n’est pas l’arbre idéal pour retenir
les berges mais il vit souvent associé dans des lieux humides au Saule et à
l’Aulne glutineux.
Ce dernier est un arbre plus familier des berges de fleuves
ou rivières.
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Chatons et strobiles de l'Aulne glutineux |
On a pu admirer sa couleur « rousse » due aux fruits de
l’an passé, les strobiles, et aux fleurs mâles (des chatons longuement
pendants) déjà présentes et de couleur brune. Les fleurs femelles (chatons
courts, dressés et grisâtres) apparaissent aussi.
Un petit mot
sur le Houx, espèce dioïque, qui nécessite 2 « pieds » : un mâle
et un femelle pour que la pollinisation se fasse et seul, le pied
« femelle » portera des fruits.
Les Saules marsault
(comme le Saule blanc : alba) ont, eux aussi 2 pieds (espèce dioïque),
l’un avec des fleurs mâles plus jaunâtres et l’autre avec les fleurs femelles
plus blanchâtres.
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Mésange bleue |
On entend le
début des cris et chants des Mésanges bleues et charbonnières : leur
chant, un peu oublié pendant l’hiver se « réapprend » petit à petit.
Elles s’apprêtent déjà pour la saison de nidification toute proche.
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Mésanges charbonnières |
Il n’y a
pas de dimorphisme sexuel chez les Mésanges bleues tandis que chez les Mésanges
charbonnières, la « cravate » noire est plus large chez les mâles.
Les gros bourgeons
verts que l’on aperçoit sur certains arbres nous font deviner qu’il s’agit d’Erable
sycomore ; lorsqu’ils sont noirs, on pense au Frêne.
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Grand Cormoran |
Un Grand Cormoran
sèche ses ailes au somment d’un arbre. En Wallonie, il y a quelques années,
leur nombre atteignait 12.000 unités ; en 2018, près 8.000 ont été
répertoriés et le chiffre paraît stabilisé.
Quelques Choucas
des tours, à la nuque grise, passent au-dessus de nous et c’est l’occasion de
parler de leur couple fidèle, nichant dans une cheminée, un trou d’arbre ou une
fissure rocheuse ; Ils sont grégaires car ils cherchent leur nourriture en
groupe ; quant aux juvéniles jusque 2 ans, ils se tiennent en bande et
même en dortoir (mais on ne voit pas de nid). En automne, le soir, ils forment tous
de grandes bandes pour passer la nuit dans les bosquets ou les parcs des
villes.
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Corbeaux freux |
Le Corbeau
freux nidifie en groupe et on peut apercevoir la quantité de nids volumineux
regroupés au sommet des arbres, souvent près des fermes et des villages : le dortoir. Le Corbeau freux a la taille de la
Corneille noire et l’adulte a la peau nue blanc grisâtre autour de la base du
bec.
Quand on
voit une Corneille noire sur une hauteur, (arbre, poteau) on peut être certain
que l’autre est occupée à manger au sol en-dessous. Son bec est plus gros que
celui du Corbeau freux à bout plus obtus. Elle est omnivore, pille les nids
d’autres oiseaux, mange des déchets, des cadavres, des insectes et autres
bestioles, des baies, des fruits… Son nid est fait de brindilles et bien caché
dans un arbre.
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Bernaches du Canada et Bernache nonette (à gauche) |
Un vol de
Bernaches du Canada nous rappelle que cet oiseau, qui crie en volant, est un
invasif et cause pas mal de tort aux oiseaux indigènes.
Nous
arrivons au pied des « Rochers de Frênes », ce qui donne l’occasion
au guide de parler de géologie, de la Meuse qui a formé des boucles (virages),
et grâce à cela, les rochers n’ont pas été érodés.
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Fossiles de Disphyllum |
Au pied des rochers, on a pu
admirer des fossiles de Disphyllum, ce qui est très rare. (Voir par exemple dans cette publication - page 5).
On trouve 3 sortes
de roches dans la région : calcaire, grès et schiste. Le grès (roche dure)
est exploité dans les carrières de Taillefer.
Sur ces
rochers poussent aussi des plantes rares et typiques étudiées par beaucoup de
scientifiques et botanistes. Des animaux inféodés à ce genre de biotope y
vivent tels que le Lézard des murailles ou le Faucon pèlerin.
Nous
grimpons ensuite sur le plateau, en évoquant les grottes dans ce massif
calcaire et la présence de Chauve-souris. Les entrées de « leur »
grotte sont bien protégées.
Non loin du
village de Lustin, on traverse une région boisée et on remarque le Gui au
sommet de certains arbres.
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Grive draine |
La Grive draine aime se nourrir de la drupe du Gui
et sème les graines qui, via les fientes, se collent sur d’autres arbres. Elle
se nourrit aussi d’escargots, de vers et
d’insectes. Elle niche dans un arbre.
C’est la
plus grande des grives, celle que l’on voit parfois bien dressée, cou tendu
dans les prés.
On entend
son chant fin janvier car elle niche chez nous à ce moment donc très tôt.
La Grive litorne,
elle, se reconnait à son dos plus gris et sa poitrine jaune-roussâtre. Elle
niche en petites colonies, haut dans un arbre pour mieux se défendre contre les
rapaces ; son nid est construit souvent dans une enfourchure.
La Grive
mauvis possède des taches mauves sous les ailes (visibles surtout en vol). Elle
est petite, la tête assez grosse et la queue courte, les flancs ont la couleur
« rouille » et elle a une ligne blanchâtre au-dessus de l’œil et sous
la joue. Niche au sol ou bas dans un buisson.
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Grive musicienne |
La Grive musicienne,
petite et trapue, le dessous jaunâtre parsemé de taches noires, se reconnait à
son chant très musical et varié, qui imite le chant d’autres oiseaux et répète
2 à 3 fois chaque série. Elle niche dans le lierre ou dans un jeune conifère. Cette
dernière est plus petite que la Grive draine.
Après le
village de Lustin et l’hôpital de Mont-Godinne, on redescend vers la Meuse après
avoir admiré 2 points de vue superbes sur la vallée de la Meuse.
Nous avons
vu passer un Pic noir, le plus grand pic de chez nous, pouvant atteindre 40 à
46 cm de hauteur et de 67 à 73 cm d’envergure. Il est noir, yeux blanchâtres et
calotte rouge. Il tambourine au printemps, séries de percussions puissantes et
sonores et longues (de 1sec 3/4 à 3 sec) qu’on peut entendre à plus de 2 km.
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Sittelle torchepot |
Puis une Sittelle
torchepot s’est montrée en descendant le long d’une branche, tête la première.
Elle possède un trait sourcilier noir, le dos gris et poitrine et ventre couleur
rouille.
On redescend
un long sentier vers la Meuse qu’on longe avant de retrouver notre point de
départ.
Nous
remercions notre guide nature pour ces belles heures d’explications et de
découverte de sites originaux.
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