Nous
ne résistons pas au plaisir de vous offrir deux jolis textes, écrits
par Francine Boulanger et corrigés par Jean Colot. Textes qui
célèbrent l’arrivée du Printemps et deux aspects de l’éveil
de la Nature.
Particularités :
ils sont écrits en Wallon, bien de chez nous : une façon de
renouer avec cette langue, trop oubliée, et qui pourtant représente
le langage parlé par beaucoup de nos ancêtres.
Bien
sûr, une traduction « littérale » suit chaque texte
pour que chacun puisse en profiter.
Espérons que ces quelques
phrases apporteront le sourire aux ainés qui peuvent encore
directement les comprendre mais aussi aux plus jeunes qui
découvriront cette langue savoureuse parlée par nos anciens.
Tchambaréye
Li
nature si rèwiye, voci l’bia timps riv’nu.
Lès
p’tis mouchons chufèlenut dins l’alèye, li seûve monte dins
lès-aubes èt lès bwès florichenut.
Li
pus bèle fleûr d’asteûre c’èst l’ tchambaréye !
Tote
djane, èle si douve quand l’ solia vin kèkji s’ boton.
Èle
rimpli l’ keûr di boneûr.
On
s’è faît dès bias bouquèts avou saquants fouyes au mitan.
Et
on-è done à tos lès cias qu’on veut voltî.
Avou
on grand sorîre, lès p’tis-èfans ènn’ apwatenut à leû
grand-mère
oubin
è vont au ç’mintiére mète one miète di coleûr dissus l’nwâre
pîre.
C’èst
sûr, èt cor on côp, li bia timps èst riv’nu.
Jonquille
La
nature se réveille, voici le beau temps revenu.
Les
petits oiseaux sifflent dans l’allée, la sève monte dans les
arbres et les bois fleurissent.
La
plus belle fleur de maintenant, c’est la jonquille.
Toute
jaune, elle s’ouvre quand le soleil vient chatouiller son bouton.
Elle
remplit le cœur de bonheur.
On
s’en fait de beaux bouquets avec quelques feuilles au milieu.
Et
on en donne à tous ceux que l’on aime.
Avec
un grand sourire, les petits-enfants en apportent à leur grand-mère
ou bien vont au cimetière mettre un peu de couleur sur la pierre
noire.
C’est
sûr, et encore une fois, le beau temps est revenu.
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Dins
l’aye
Dispû
saquats djoûs, en rwaîtant pa l’ fignèsse, on pout veûye deûs
mouchons.
Sins
r’lache î vègnenut qwé dès p’titès coches, one miète di
croles di bèdots, dol mousse èt tot c’qui faut por on nid bin au
r’cwè dins l’aye.
On
côp l’nid tot-achèvé, li mére mauvi va c’mincî à ponde
saquants-ous.
C’èst
l’ pa qui li apwate à mougnî, lèye, èle dimeure sins boudji au
nid.
Quand
on tchin vint à passè avaur-là, tot lès deûs vont s’ catchi
sin rin dîre, dins li spècheu d’ l’aye.
Li
tchin vaureut bin è fè s’ dîn.nè, mais î n’s’aureut
montè dans l’aye. Èt c’èst mia come ça !
Nin
lon d’î d’lâ, dès pus gros mouchons, au d’zeû d’on-aube,
dès vaurins, ratindenut l’ bon momint po-z-alè qwé
lès-ous. On vraî danjer po nos deûs p’titès bièsses.
Èpwis,
les djônes vont sôrtis dès-ous èt rèclamè à mougnî. Lès
deûs parints, sins s’arêtè one munute, vont qwé tot c’qu’i
faut po lès fé crèche. On trayin tote li djoûrnée !
On
bia djoû, saquants samwin.nes pus taurd, lès p’tis mouchons vont
s’èvolè po li prumî côp. On lès vièrè co saquants
djoûs, î r’vérons au nid po dwarmu.
Tot
l’s-ans c’è-st on mirauke dins l’aye !
Dans
la haie
Depuis
quelques jours, en regardant par la fenêtre, on peut voir deux
oiseaux.
Sans
arrêt, ils viennent chercher des petites branchettes, un peu de
bouclettes de laine de moutons, de la mousse et tout ce qu’il faut pour un
nid bien à l’abri dans la haie.
Un
fois le nid bien achevé, la maman merle va commencer à pondre
quelques œufs.
C’est
le papa qui lui apporte à manger ; elle, elle reste sans bouger
dans le nid.
Quand
un chien vient à passer dans les environs, tous les deux vont se
cacher sans rien dire, dans l’épaisseur de la haie.
Le
chien voudrait bien en faire son dîner mais il ne pourrait pas
grimper dans la haie. Et c’est mieux comme ça !
Pas
loin de là, de plus gros oiseaux, au sommet d’un arbre, des
vauriens, attendent le bon moment pour aller chercher des œufs. Un
vrai danger pour nos deux petites bêtes.
Et
puis, les jeunes vont sortir des œufs et réclamer à manger. Les
deux parents, sans s’arrêter une minute, vont chercher tout ce
qu’il faut pour les faire grandir. Un remue-ménage toute la
journée !
Un
beau jour, quelques semaines plus tard, les petits oiseaux vont
s’envoler pour la première fois. On les verra encore quelques
jours, ils reviendront au nid pour dormir.
Tous les ans, c'est un miracle dans la haie!
* * * * * * *
Encore
merci à Francine (notre bibliothécaire d’il y a quelques années)
et à Jean (secrétaire des « Rèlis namurwès »)
Bonne
lecture!
Anne-Christine
et Michel
et,
à Anhée, :
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