Balade Nature et Patrimoine à Maredret.

(voir annonce sur l'article précédent ci-dessous)  

 

Nos guides, Nicole Pierlot et Alexandre Bergiers, membres du PCDN, nous attendaient près de la Molignée ce dimanche 8 septembre ensoleillé. Nous étions une vingtaine de personnes bien attentives.

 

En guise d’introduction, Nicole nous explique que c’est une balade qui attirera notre attention sur toute la nature : fruits, arbustes, oiseaux, poissons, insectes etc…

 

Alexandre remercie toutes les personnes de contact qui l’ont informé sur l’histoire et le patrimoine du village pour rassembler ses connaissances et nous les transmettre. Il a aussi demandé que les personnes présentes ayant des connaissances sur les thèmes proposés les partagent également.

 

 

Nous sommes dans une région appelée « le Condroz », créée, il y a des millions d’années, par des mouvements de la terre qui ont provoqué des plis rendant le Condroz semblable à de la tôle ondulée. Le sol est composé de calcaire, de schiste et d’un peu de houille. 

Cet aspect ondulé s’appelle des « Tiges et Chavées », c.-à d.  des collines et vallées. 

 

La région est parcourue essentiellement par les cours d’eau : la Molignée, le Flavion et la Meuse. Elle fait partie du futur parc naturel qui possède une zone de biodiversité assez riche.

 

 

 

Madame Anne Faeles nous rappelle qu’il y a un site rassemblant des explications sur tout le petit patrimoine d’Anhée et sur ses arbres remarquables : https://anhee-patrimoine.be .

 

Maredret est traversé par le RAVeL 150, (Anhée-Tamines) ancien chemin de fer actif de 1879 à 1962 et par la Molignée. De nombreux ponts en pierre calcaire, sécurisés par des barrières de l’époque, surplombent la rivière.

 

Il y a des traces d’activités dans le village datant du 13^ème et 14^ème siècle ; quant à l’église, elle date de 1846, de style roman, en pierre calcaire. Le sol y a un aspect marbré de calcaire poli. Son passé, son histoire sont liés en partie avec l’abbaye de Brogne (St Gérard).

 

Presque toutes les fleurs sont à cette saison en graines qui « partent » pour s’enraciner et donner de nouvelles plantes l’an prochain. Il en est de même pour certains fruits des arbres comme les samares… 

 

Pissenlit

 

 

La dissémination se fait de plusieurs façons : 

anémochorie (par le vent) comme les graines de pissenlit, les ailettes des érables, des frênes… qui s’envolent 

 

 

 

 

 

Balsamine de l'Himalaya

 

ou hydrochorie (qui partent au fil de l’eau) comme les graines de l'aulne  ou autochorie (ressort de projection de la graine) comme la Balsamine de l’Himalaya (invasive) ; 

3 façons afin de coloniser un endroit plus lointain. D’autres sont digérées par des animaux (mammifères, oiseaux, et même insectes) qui déposent « la » graine beaucoup plus loin…

 

 

 

 La Molignée est une rivière qui a une pente assez forte et l’eau se régénère bien pour le moment : des analyses sont faites en aval (Warnant) : il est important de préserver la propreté de l’eau pour garder la vie dans la rivière : algues, insectes, petits crustacés, alevins... et des oiseaux qui s’en nourrissent.

 

 

 

 

Truite Fario

Les truites trouvées dans certains biefs sont des truites adultes importées pour la pêche car la Molignée possède trop d’obstacles, n’a pas de fond en gravier pour permettre la ponte des truites sauvages et son élevage comme le permettent la Semois et la Lesse.

 

Nous apprenons aussi que la truite possède le goût et l’odorat bien développés.

 

 

 

 

 

Nous arrivons à un endroit où la Molignée est divisée afin de créer un bief qui servira à actionner les roues du Moulin situé à quelques centaines de mètres de là.

 

 

Nous apercevons une espèce de grande « urne » au bord du chemin : c’est une ancienne fosse septique qui était enterrée et servait à engraisser les jardins …

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici le Moulin de Maredret, moulin à céréales, en plus d’une activité agricole prouvée par une grange imposante. Ce moulin broyait aussi des faînes (fruits du hêtre) pour en extraire de l’huile pour l’éclairage.

 

 

 

 

 

 

 La roue du moulin est alimentée par le haut grâce à la dérivation : petit canal pris sur une partie de la Molignée (contrairement à celle de Spontin qui est alimentée par le bas). 

 

 

Ce moulin, comme la Ferme de la Cour, faisaient partie de l’abbaye de Brogne.

 

 

 

 

Beaucoup d’explications furent données sur l’architecture (ex : moellons taillés pour les plus riches habitations et moellons bruts pour les autres), mais aussi sur les activités de Maredret où la fabrication de confitures, de pâte de pommes, de cidre existait grâce aux nombreux vergers hautes tiges de la région. Un commerce de fruits existait déjà avec les confitures « Materne » de Jambes.

 

 

 

C’est presqu’en face de l’ancien Musée du bois que nous découvrons ce fameux sentier réhabilité en 2010 et en 2013 et ouvert dans le cadre du WE des 18 et 19 octobre 2014 : « Rendez-vous sur les sentiers ». 

 

 

 

 

 

 

 

Il commence le long de l’ancienne Chapelle de Maredret, dont il restait, en 2014, un pan de mur inclus dans le mur d’une maison, ainsi qu’une niche surmontée d’un cœur dédié à St Jean Baptiste.  

 

 

 

 

 

 

Ce sentier se nomme « Pîssinte do tiène dèl tchapèle » ou sentier du tienne de la Chapelle et nous fait découvrir une jolie vue du village. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il nous conduit sur une route étroite jusqu’au pied de l’Abbaye de Maredret. Nous longeons une partie de son mur d’enceinte de 1 km 500 entourant 15 Ha.

 

 

L’abbaye de Maredret est construite en pierre calcaire et sa tour de 40m de haut comme son église date de 1895-1897. Elle n’a subi aucune destruction pendant la guerre.

 

 

 

Une belle allée de hêtres longe les murs de l’abbaye. Ces arbres ont beaucoup de problèmes car les périodes de sécheresse alternées avec une année beaucoup trop humide les fragilisent tout comme elles font du tort à toutes nos forêts dont les essences à planter dans le futur sont étudiées.

 

 

 

 

"Paon du jour" sur Lierre presque en fleurs

 

Revenons à la botanique en admirant un lierre presque en fleurs, indispensable aux insectes en fin d’été. Il sera le 1^er en fruit à la fin de l’hiver et donc le bienvenu pour les oiseaux. 

 

Benoîte

 

 

 

Bardane

 

Certains fruits, comme celui de la benoîte, de l’aigremoine eupatoire, de la bardane (ancêtre du velcro) s’accrochent aux poils des animaux : sangliers, chiens et parfois aux vêtements des hommes pour tomber beaucoup plus loin…autre façon d’essaimage.

 

 

 

 

Bec croisé des sapins

Cône de "Douglas"

 

 

Des « pommes » de sapin Douglas, reconnaissables à la « langue de vipère » ramassées sur le sentier, sont un délice pour le Bec croisé des sapins.

 

 

Non loin de là, des charmes remarquables multi-centenaires se laissent admirer.

 

 

 

Baies de Sureau

 

Aubépine

 

C’est sur ce chemin emprunté 

que nous admirons la quantité d’arbustes

 remplis de baies dont les oiseaux se gavent avant l’hiver ou avant leur migration : sureaux, 

aubépines, 

Mûres (fruits de la Ronce)

 

ronces (mûres) 

et même des pommiers en bord de sentier.

 

 

 

 

 

 

Nous voici près de la Ferme de la cour, bâtiment du 14^ème et 15^ème siècle. La chapelle bâtie à l’entrée possède un toit en pierre.

 

 

 

 

 

 

Puis un petit coup d’œil au bâtiment qui a servi d’école (une porte pour le côté « filles », une porte pour le côté « garçons » et qui a aussi servi de maison communale pour Maredret et Sosoye.

 

 

 

 

 

 

Près de nous, avec la pierre calcaire, est ajoutée de la brique, signe de richesse à cette époque car elle devait être fabriquée et importée. 

 

 

 

 

 

 

 

 

On remarque aussi une habitation de style « Maison mosane » comme on en remarque plusieurs le long de la Meuse.

 

 

If et arilles

 

Dans le village, au bord de la route, pousse un if qui possède des arilles et non des cônes ; ce n’est ni un résineux, ni un conifère et il est très toxique pour l’homme comme pour les animaux et peut provoquer la mort avec une petite dose. 

 

 

 

Mais on a découvert que cet arbre possédait quelques substances qui pouvaient en être extraites pour les soins contre le cancer. Donc c’est un arbre à surveiller mais à ne pas supprimer.

 

Nous arrivons à la fin de la balade ; bien d’autres choses ont été dites, partagées, découvertes mais il faudrait trop de pages pour toutes les citer. 

 

Et pour couronner l’après-midi, la majorité des participants se retrouvent autour d’un bon verre !

 

 

 

Je ne peux que vous inviter à participer aux prochaines marches-nature qui seront annoncées sur ce blog.

 

 

 

 

 

Merci à nos guides et à la prochaine balade.

 

 

 

 

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