Point
final d’une semaine de l’arbre bien chargée, un atelier
instructif a eu lieu ce 30 novembre par une matinée lumineuse.
Françoise
Windeshausen, éco-conseillère a accueilli, au nom du PCDN d’Anhée,
les nombreuses personnes venues suivre les explications et
démonstrations de Mr Christophe Poirson.
Il
a commencé par un premier conseil : la qualité du sol d’un
verger et son entretien.
L’idéal,
c’est le pâturage car les animaux, en piétinant le sol, écrasent
les galeries faites par les campagnols (ou rats taupiers) qui rongent
les racines des fruitiers. Une autre solution est l’entretien
régulier par la tonte, comme toute pelouse.
Ce qui attirera aussi
les prédateurs tels que les chouettes qui apprécient les endroits
« ouverts » et chassent la nuit, moment où les
campagnols sortent plus facilement de leurs galeries. |
Campagnol terrestre (rat taupier)
|
On
réservera les prés fleuris à l’écart du verger car c’est
aussi un refuge pour ces bestioles : le choix est assez simple :
des arbres fruitiers ou des campagnols !
Quant
au sol, il doit être riche en matière organique.
L’apport de
fumier frais (1/2 brouette par pied) est à apporter à la fin de
l’automne pour qu’il soit déjà décomposé au printemps. Le
fumier en granulés est aussi une solution. Mais il faut savoir doser
car s’il y a trop d’azote, l’arbre fait des feuilles au
détriment des fruits.
Quant
au compost, on peut en mettre jusqu’au mois de mars.
Pour le paillis, il est plutôt conseillé d’en mettre en été pour
maintenir l’humidité et empêcher la pousse des herbes : les
campagnols ayant d’autres terrains à visiter.
Mais il faut enlever
le paillis pour l’hiver car c’est maintenir un endroit plus
« chaud » qui serait apprécié par ces rongeurs.
On
a compris que ces « petites bêtes » sont une réelle
plaie pour les vergers.
On a d’ailleurs constaté sur place et
à plusieurs endroits que le sol était bien habité par ces
ravageurs car certains arbres avaient un tronc « qui
bougeait » ; au pied d’autres arbres on s’enfonçait
dans la terre : preuve qu’il y avait des galeries.
Les
arbres fruitiers sont des arbres « domestiques » donc des
arbres qui ont besoin d’un bon sol, de taille pour optimiser leur
rendement, de surveillance quant aux maladies : champignons,
gui, casse provoquée par le vent.
Il est aussi conseillé d’entourer
un verger par des haies qui coupent la violence du vent.
La
taille de formation est une taille qui permet de garder l’arbre le
plus longtemps possible tout en produisant de beaux fruits.
Il
existe la taille en « gobelet » :
déconseillée par Mr Poirson car l’arbre s’ouvre comme un
éventail avec ses 3 ou 4 branches principales ce qui peut le
déstabiliser dès qu’une branche casse. C’est aussi plus
difficile de garder le fruitier « aéré » ce qui
empêcherait les champignons de s’installer grâce à l’air qui
passe entre les branches et assèche les rosées du matin comme les
pluies.
La
taille en axe central est la taille qui a fait ses plus belles
preuves car le bourgeon terminal détermine l’équilibre plus haut.
L’axe central se ramifie de façon équilibrée. On constate aussi
un renforcement des branches quand elles portent des fruits.
L’arbre
prend aussi moins de place que celui taillé en gobelet.
Une
parenthèse introduite au sujet des basses tiges (plantées tous les
3 mètres) et moyennes tiges (plantées tous les 5 mètres) qui
dépendent du porte-greffe. Le porte-greffe est très important :
c’est la raison pour laquelle a été instauré le label
« certifruit » qui indique sur chaque arbre ses
spécificités ; ce label aidera à mieux connaître le fruitier
et à le diriger durant sa croissance.
Pour
juger de la vigueur d’un arbre fruitier, il faut regarder la
dernière pousse de l’année : 25 à 30 cm = bonne vigueur, 20
cm : vigueur acceptable.
Les
problèmes rencontrés sur un fruitier :
-
du gui : l’enlever le plus tôt possible.
|
chancre
|
-
chancre (plaie) : se nourrit du cambium, partie qui nourrit
l’arbre.
Il
est provoqué par une plaie due au tracteur, à la taille, à une
feuille qui tombe : il faut couper la branche devant la blessure
et rétablir l’équilibre de l’arbre par une taille appropriée.
-
attaque d’insectes xylophages.
-
maladie et champignons : il est préférable de les éviter et
de prévoir une bonne aération de l’arbre et désinfecter les
lames avant d’agir sur la branche suivante.
La
taille enlève de l’énergie à l’arbre donc on ne peut tailler
qu’un arbre en bonne santé.
Quand
tailler ? Pendant un repos végétatif (= plus de feuille), mais
pas tout de suite après une période de gros gel car le cambium
éclaterait.
Comment
tailler : la lame « qui coupe », la plus « large »
doit être du côté de ce qui restera sur l’arbre ; la
« contre-lame » doit être du côté de ce qui tombe.
Lorsqu’on
taille, on doit aussi penser à la cicatrisation suivant l’endroit
où la coupe a été faite : trop loin : profite au
développement d’une maladie ; trop près : la cicatrice
est plus tardive.
Dans
le cas du 2ème arbre à tailler : il avait des
branches « pleureuses », il faut alors, sur les branches
latérales, couper les petites branches accrochées vers le bas.
Sous
le ciel bleu, nous avons assisté à une leçon sur la taille des
fruitiers et à de nombreux conseils précis donnés pour réussir
son verger.
Encore
merci à Mr. Christophe Poirson pour cette matinée instructive.
Vous
pouvez aussi trouver les conseils donnés l’an passé à la même
époque, sur le verger du caillou en cliquant ICI.
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